Après Buenos Aires, retour vers les Andes pour une quinzaine dans des décors de « far-west », nichés entre la haute cordillère qui nous sépare du Chili à l’ouest et la Bolivie, à quelques kilomètres plus au nord.
De cette région, nous avons parcouru une partie des provinces de Salta et de Jujuy. Un gros coup de cœur tant pour les paysages spectaculaires que pour les nombreux villages et cités qui abritent vestiges précolombiens et coloniaux ainsi qu’une culture indienne restée quasi intacte.
Notre parcours, du sud au nord, a suivi les différentes quebradas qui définissent de profondes vallées ou ravins, voies d’accès naturelles depuis les plaines basses d’argentine (les pampas) vers l’altiplano bolivien.

Salta « la linda »
Première étape, la ville de Salta, chef-lieu de la province du même nom. Une ville étape, de notre point de vue, qui servira de « hub » d’autobus pour rejoindre le nord puis le sud. Ceci dit, comme son surnom l’indique, Salta dispose quand même de quelques atouts, notamment son agréable place principale arborée entourée d’arcades et de vestiges coloniaux.


Autre curiosité de la ville, le Musée Archéologique de la Haute Montagne, créé en 1999 après la découverte de 3 momies d’enfants de civilisation inca au sommet du volcan Llullaillaco, le troisième plus haut volcan actif du monde (6.739 m). Découverte morbide certes, mais également exceptionnelle puisque ces petits corps ayant vécu au XVIème siècle ont été conservés intacts par le froid et le manque d’oxygène. Le niveau de conservation est vraiment très impressionnant à voir (les cheveux, la peau, les dents, les vêtements…) – Jeanne n’a d’ailleurs pas vraiment apprécié cette visite. Pour la petite histoire, ces enfants étaient sélectionnés parmi ceux de la bonne société de l’époque pour être sacrifiés (rejoindre les ancêtres du point de vue d’alors) et obtenir les faveurs des dieux. Sous l’effet de psychotropes et d’alcool et par ailleurs épuisés par une longue marche, ils s’endormaient au sommet et mouraient d’hypothermie.
C’est sur cette note joyeuse que je vous propose de nous suivre plus au nord…
Humahuaca
Un de nos lieux de villégiature préférés, cette ville de 11 000 âmes, perchée à 3000 m d’altitude, dispose de jolies ruelles bordées par des maisons en adobe ou quelques vieilles bâtisses coloniales. Ici, les descendants des indiens sont plus nombreux que ceux issus de l’immigration européenne. Ce qui est rare en Argentine. Ce coin m’a beaucoup rappelé la Bolivie visitée il y a 15 ans.



De belles balades également au programme autour du village, comme à Uquia, à 10 km de là où une balade de 2h est possible au cœur de la Quebrada. Il ne nous manquait plus que le cheval et le colt à la ceinture.


Autre attraction au départ d’Humahuaca : l’Hornocal ou la montagne aux 14 couleurs. Un trajet d’1h en 4X4 pour arriver à un point de vue situé à 4300 mètres d’altitude. Des montagnes tellement graphiques qu’elles ne semblent pas naturelles. L’oxygène se fait plus rare en haut et ce n’est pas seulement dû à cet époustouflant paysage. Nous avions quelques inquiétudes mais les filles se sont très bien accommodées, comme d’habitude. Faut dire aussi que nous n’avions pas prévu de sacrifice aux dieux donc aucun alcool ni psychotrope dans le chocolat du matin, même si l’on nous a recommandé les infusions aux feuilles de coca.

Iruya
Prononcez « Iroucha » : j’avais oublié de vous dire que les argentins prononcent les « y » et les « ll » castillans en « cheu ». Un peu surprenant au début mais désormais, on « cheucheute » très bien. Bref, revenons-en à l’objet de ce paragraphe et cette spectaculaire expédition dans le village (très) isolé d’Iruya…
3 heures de route dont 2h30 de pistes, 4 traversées du Rio Grande qui est sec l’hiver, mais avec un bon débit en été (pas de pont, hein…), un col à plus de 4000 m puis une descente vertigineuse, au bord du précipice, jusqu’à Iruya.
Voici le reportage photo :




J’ai omis de vous dire que nous avions fait tout ce trajet depuis Humahuaca avec une très sympathique famille de Buenos Aires (Natalia, Claudio et Lola – 10 ans) avec qui nous avons passé ces deux jours de vadrouille. Encore une belle rencontre, de bons moments passés ensemble, avec, pourquoi pas, l’opportunité de nous revoir un jour à Paris. L’invitation est lancée en tout cas !

Purmamarca et Salinas Grandes
De retour à Humahuaca, nous sommes repartis plus au sud avec pour destination le petit village de Purmamarca (500 hab.), entièrement dédié au tourisme. Nous n’y passerons qu’une nuit, le temps de se balader un peu et de nous rendre à Salinas Grandes, un désert de sel à 1h30 de voiture plus à l’ouest, en direction du Chili.
Pour l’anecdote, c’est ici que j’ai regardé le match PSG-Madrid aux côtés d’un…madrilène. Grand moment de solitude :-).


Cafayate (prononcez Cafachaté !)
On ne pouvait pas quitter la région sans aller plus au sud de Salta, et notamment dans la ville de Cafayate (11 000 hab.), deuxième producteur de vin d’Argentine. Que bueno !
Nous avons passé 4 nuits dans cette agréable ville et la « casa arbol », petit hostel convivial où nous avons à nouveau rencontré des compatriotes voyageurs (Romain, Blandine et leur petite Ayleen ainsi que Damien et Sophie) avec lesquels nous avons partagé balades dans la spectaculaire vallée de Calchaquies (à la une de ce billet) et de belles soirées nocturnes !


On ne pouvait évidemment pas séjourner à Cafayate sans nous rendre dans une bodega pour déguster les productions locales. Il s’agit quand même du vignoble le plus haut du monde qui propose notamment un très bon cépage de vin blanc, le Torrontes. Côté vin rouge, on se régale avec du Malbec, du Tannat (cépages disparus en France) ou du Cabernet Sauvignon.

A l’heure où j’écris ces lignes, nous avons déjà parcouru plus de 1000 km depuis Cafayate, après un long et fatiguant voyage en bus. Nous sommes à San Ignacio, dans la région des Missions Jésuites, à deux pas du Paraguay et…du Brésil. Le climat a bien changé, nous sommes en zone tropicale et il fait (très) chaud et humide. On se rapproche des chutes d’Iguaçu que nous atteindrons demain du côté argentin avant d’entamer notre découverte du Brésil. So exciting !
Super ces paysages, Tu penseras à nous faire goûter ce cépage d’altitude.
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